Petite parenthèse préambulatoire (sortez les tribunes !?) : je viens de retrouver mon passeport !
Je désespérais.
Pourquoi un passeport ?
Parce que je suis "ressortissant italien" et que ma carte d'identité n'en est en fait pas une : c'est une carte de séjour, voyez ? Et donc, dans certains pays, elle ne ... passe pas justement. C'est le cas au Royaume Uni et ça risque probablement d'être le cas en Tchéquie pour peu qu'on contrôle mes documents de bord !
Il était resté dans la valise, rangée dans le fond de l'armoire, après le retour du Pays Basque !
Cette parenthèse refermée, voici donc le programme de ce voyage !
Jour 1
Départ de BARCHON avec pour destination LIMBURG AN DER LAHN : 347 km. Passage par le pays de Herve, l'Eifel et sa très haute tour (?), l'abbaye d'Himmerod, puis la Moselle jusque Coblence et notre destination du jour
Jour 2
LIMBURG AN DER LAHN - LICHTENFELS : 310 km
Traversée du Thuringen avec, à voir, le Château de Runkel, Fulda et sa cathédrale ainsi que Cobourg dont le château vaut la visite et dont je ne connais, jusque là, que son jambon ;-)
Jour 3
LICHTENFELS - PRAGUE : 400 km
A voir, sur la route, le Lac de Cheb, Karlovy Vary, le Monastère de Manetin, l'Abbaye de Marianska Tynice et le Château de Karlsejn !
Jour 4
Visite de PRAGUE. Les destriers resteront à l'écurie, c'est une question de bien-être animal ! Prague et son Palais Royal, sa Mala Strana, le Pont Charles, les places, l'horloge astronomique, etc.
Le soir, restaurant folklorique avec chants et danses.
Jour 5
PRAGUE - DRESDE : 350 km
Via 2 parcs nationaux dont la réputée "Suisse tchèque" (décidément, il y a une "Suisse" un peu partout mais pas avec le même "blé" !).
A voir le Château de CESKY STERNBERK, la ville de KUTNA-HORA, le village de KILTICE, le Château de Hohnstein, la Maison de Wagner et ... Dresde by night.
Jour 6
DRESDE - OBERAULA : 425 km
Passage par le Sachsenring, histoire de taper un chrono puis on ira jouer sur les petites routes du Thuringen à nouveau et passage par le Point Alpha.
Jour 7
OBERAULA - SAINT VITH : 343 km
Ohoh Belgique, Ohoh mè-ère chéri-i-i-e ...
Toujours le Thuringen, le fameux Pont de Remagen puis la vallée de l'Ahr, le télescope géant d'Efelsbergh et ... fin du voyage.
Au total, on est à 2.175 km auxquels il y a lieu d'ajouter quelques lieues entre le domicile et Barchon à l'aller et Saint-Vith et le domicile au retour.
Aussi loin que je sois concerné, cela représente environ 275 km de plus soit, au final, une belle entrée en matière pour le premier "vrai" voyage de l'année.
Je le prépare TOUT DOUCEMENT.
Un de mes "nouveaux soucis" est de déterminer comment je vais répartir le contenu de mes bagages !
Ben oui, c'est la première fois que j'ai deux valises à ma disposition, en plus du top-case (33 / 55 litres ??) et du sac de réservoir !!
Sachant qu'on change d'hôtel TOUS LES JOURS, sauf à Prague où nous passons 2 nuitées, je n'ai pas envie de, CHAQUE FOIS, décrocher les 2 valises, le top-case et le sac de réservoir : ça va me faire 3 voyages pour emmener les affaires dans ma chambre ... Je ne rechigne pas à la marche et aux marches s'il n'y a pas d'ascenseur mais, dans ce cas-ci, c'est différent !
Faut que je "spécule" comme on dit à la biscuiterie Lotus, car celui qui spécule, ose !! Ouais, j'ai déjà beaucoup mieux fait comme jeu de mot !
En attendant ça fait quelques nuits que je gamberge là-dessus et que je n'ai pas encore trouvé LA solution !
C'est qu'il faut faire preuve de ... attention ... roulement de tambours, PRAGUE MATISME !!
Un autre "souci" c'est l'absence de carte de Tchéquie sur le Tripy ...
Si on sort de la trajectoire "boules et flèches" on perd la boule si on n'est pas une flèche, comprenez ça ?
Et donc, j'ai ressorti le vieux Tom Tom non étanche, j'ai chargé les fichiers "itn" Pa'on nous a envoyés et, si je me perds, je ferai appel à lui, enfin à eux, à Tom d'abord et à Paul ensuite si Tom Tom n'entend pas mon tam-tam.
JOUR 1 - 20/07 : BARCHON > LIMBURG AN DER LAHN
Comme d'hab, la nuit du départ, je dors mal, comme Jaco Van, voyez ?
Et comme il fallait être à Barchon, soit à +/- 110 bornes d'ici, entre 9h00 et 9h30, autant vous dire qu'elle fut brève !
J'ai réussi à lever le camp à 8H15 et, le casque sur la tête (!!), j'ai embrassé Ma Douce et suis parti la mort dans l'âme comme à chaque fois que je pars !
Heureusement, ça ne dure pas trop longtemps, soit les "S" qui me séparent de la N5 ... car la concentration sur le pilotage prend le pas sur TOUT LE RESTE !
Ensuite ce fut le R3, puis l'autoroute NAMUR-LIÈGE, le cruise-control bloqué sur 130 compteur, soit 121-122 réels, direction Verviers et arrivée à la station-service de Barchon.
Manifestement, je n'avais pas encore rassemblé mes 2 ou 3 neurones et on m'a fait remarquer qu'on pouvait payer avec la carte de crédit. J'avais décroché le pistolet (non mais allo quoi !), pensant que je payerais après, à la caisse et le carburant ne coulait évidemment pas !
J'ai ensuite rejoint le groupe dans le Shop où j'ai retrouvé quelques têtes connues et d'autres, nouvelles, mais toutes sympathiques à première vue.
Comme souvent, je ne me suis joins à personne pour ne rien imposer ni m'imposer, voyez un peu ?
20 bornes d'autoroute puis Welkenraedt, Jahlay, Butgenbach, Heppenbach, Andler, Schönberg, la frontière allemande, Bleialf, Pronsfelt, Oberlauch et arrivée au WP 39 où nous étions invités à admirer le paysage avec, sauf erreur, le village de Kyllburg en fond d'écran !
J'avais rejoint Mathieu (K1300GT) et nous avions croisé 4 ou 5 motards "de chez nous" qui semblaient chercher leur chemin et que nous saluâmes au passage.
Le message est passé qu'il ne fallait pas descendre dans la vallée car le pont était en réfection. Première déviation du voyage (ça y est, le MOT est lâché !!!) qui sera suivie de beaucoup d'autres, au grand désespoir de toutes et tous !!!
Nous nous sommes calés derrière le "Transpeed" de Paul et, après maintes tergiversations, conciliabules et autres colloques, on s'est frayé un chemin entre Staffelsteen et Oberkail (au bercail, déjà ? jusqu'à arriver à l'auberge "GASTHAUS TIMPEN" à Schwarzenborn.
Il y avait là un vieil homme très lent et très bavard mais ... compréhensif par rapport à notre peu de maitrise de la langue de Goethe. Longue discussion là aussi et colloque devant les 2 (!!) menus qui étaient disponibles.
On a réussi (yesss !) à panacher les 2 avec la viande de l'un et les accompagnements de l'autre mais il a fallu faire preuve d'énormément de patience, d'empathie, de compréhension (à l'audition) pour y arriver !!
Tout ça pour une Schnitzel et des patates, en gratin il est vrai ... et pour un repas qui a finalement duré deux heures ou presque.
Contents de partir, nous étions !!
On devait atteindre l'abbaye d'Himmerod à un jet de goupillon de là, mais on est tombé sur une seconde déviation.
Mathieu et Paul ont renoncé à la visite et nous nous sommes ainsi retrouvés à 5 à contourner l'obstacle de la déviation et rebrousser chemin pour atteindre l'abbaye.
Une splendide Mercedes Benz 190 trônait devant le parvis, parée de fleurs pour l'occasion d'un mariage célébré en grandes pompes, au moins du 45 c'est sûr ! Du coup, à cause de l'office, on n'a pas pu pénétrer dans l'édifice et nous avons fait quelques photos de loin et des extérieurs.
Après ça, nous sommes repartis pour traverser la vallée de la Moselle, une rivière qui évoque directement le vin du même nom : c'est ici le parfait mariage de l'eau et du vin, un miracle en quelque sorte !
Il est sidérant de constater que, dans quelque direction qu'on regarde, tous les coteaux sont plantés de myriades de ceps : il n'y a pas un mètre carré qui ne soit occupé ! Et quand on voit le dénivelé des versants, on se demande comment il est possible de prendre soin de ces précieux pieds ! Vraiment impressionnant !!
Deux heures et 90 kilomètres plus tard, nous avons rejoint COCHEM.
On a eu un peu de mal à trouver un parking jusqu'à ce qu'on voit un picto avec une moto ! Nous avons parqué les destriers à l'ombre d'un pont.
On a presque directement investi un bistrot où nous nous sommes installés en terrasse. Le serveur était italien et, si j'ai tout bien compris (?) il avait 8 enfants et vivait en Allemagne depuis un peu plus de trente ans ...
On a quitté les lieux à 17h45, ce qui nous a juste laissé le temps de traverser Klotten, Pommern, Müden, Burgen, Hatzenport, Oberfell, Niederfell, Winningen, Koblenz et son Deutsche Eck, tout ça sans même se retourner ! Et de continuer sur Ems, puis Obernhof et Isselbach, Diez et enfin Limburg an der Lahn et l'hôtel Montana que nous avons atteint plutôt tard !
D'ailleurs, si je ne m'abuse, la directrice de l'hôtel ayant eu la bonne idée d'avancer le repas d'une demi-heure, on n'a même pas eu le temps de se doucher avant de gagner la salle du restaurant mais juste celui d'enfiler un short et de s'asperger de déodorant, aaarrrggghhh !!
Les autres avaient déjà mangé l'entrée.
Petite "charentaise" pour signaler que cette fois je ne m'appesantirai pas sur ... la bouffe qui nous a été servie. Attention, cela ne veut pas dire que je ne l'ai pas appréciée, juste que c'est fastidieux de se rappeler de ce qu'on avait dans l'assiette, matin, midi et soir, voyez ? Certes, l'Allemagne et la Tchéquie ne sont pas réputées pour leur cuisine, ça se saurait, mais ceux qui me connaissent savent que je peux me contenter de ce qu'on "met" dans mon assiette et il est rare qu'elle ne soit pas vide à la fin du repas !!
Après le repas et le speech traditionnel, quelques uns sont partis pour un tour de la ville. Il fallait parcourir un peu plus d'un kilomètre et demi pour l'atteindre mais ça valait vraiment la peine.
Paul a pris la camionnette et Gull, Benoit et moi, nous nous sommes installés à l'arrière, avec des matelas de mousse pour amortir les chocs.
On s'est retrouvés à boire le coup avec Gull, Paul et Benoit. Celui-ci aurait bien apprécié un petit alcool du cru mais le garçon n'entravait rien de notre "fluent english" de sorte qu'il s'est retrouvé avec une bière blanche qu'il a encore à cette heure en travers de la gorge ;-)
On a fait un tour de la ville : la cathédrale Saint Georges, les maisons à colombages, les boutiques illuminées et, last but not least, la fraîcheur du soir.
Retour à l'hôtel, douche enfin, topo de la journée et "la bonne nuitée" !!!
JOUR 2 - 21/07 : LIMBURG AN DER LAHN > LICHTENFELS
Étape annoncée pour 310 km, assez rapide à travers le Thuringen.
Petit-déjeuner au menu presque invariable : pain (multi-céréales et gris de préférence), jambon (ou "assimilé"), fromage, café et fruits frais, dont je ne me suis jamais départi.
Ensuite, arrimage des valises et du sac de réservoir (le top-case est TOUJOURS resté en place) et départ probablement seul. Très difficile de sortir de la ville car, une fois encore, il y avait une déviation de sorte que j'ai failli finir dans un parking.
Nouvelle déviation 6 bornes plus tard : contraint d'en sortir tout seul et plutôt que d'utiliser la méthode scientifique (hein ?), j'y suis allé au pif, aidé par la boussole bien entendu mais ... si peu !
J'ai fourragé pendant de longs kilomètres dans des toutes petites routes de campagne qui ne menaient parfois nulle part ou dans la cour d'une ferme, ou presque.
Quelle surprise en arrivant à Runkel (car j'y suis arrivé n'est-ce-pas !) de voir que j'y étais avant mes compagnons de la veille, partis avant moi ce matin-là. Il y avait Paul ainsi que Carine et Jean-Luc (K1600 GT) mais on n'a pas visité le château. On est resté en bas et on a pris quelques photos.
Après ça, on a roulé sans plus s'arrêter jusqu'à FULDA, situé +/- 150 bornes plus loin sur des routes à plaisir, lisses comme un tapis de billard et sinueuses comme on les aime.
Étant donné qu'on est arrivé à Fulda vers midi, on s'est naturellement mis en chasse d'un restaurant.
Nous avons jeté notre dévolu sur le restaurant "Per bacco".
Cela signifie "Fichtre !", "Parbleu !", "Mazette !", "Oufti !" ... enfin, vous avez compris l'idée !
Après le repas, on est parti sur la Cathédrale, la glace à la main.
Immense place, immense cathédrale dans laquelle nous sommes religieusement entrés. Les voies du Seigneur ne sont pas si impénétrables que ça en définitive.
Très impressionnant édifice, comme souvent lorsque la spiritualité se joint au génie de l'Homme, les photos en témoignent.
Après ce moment de recueillement on est allé faire un tour dans le Parc Domanial quelques instants avant de regagner nos montures qui piaffaient d'impatience au soleil.
Il était temps de leur faire prendre l'air !
C'est ce que nous avons fait au cours des 128 kilomètres qui suivirent.
Nous avons traversé Schmalnau, Gersfeld, Schönau an der Brend, Saal an der Saale, Westhausen, Bad Robach pour enfin arriver à Cobourg.
De nouveau, le mixte de routes était parfait avec quelques patelins pour remettre l'église au milieu du village.
Nous avons longuement visité la Forteresse, arpentant ses remparts et parcourant ses jardins, jusqu'à arriver à la terrasse du bistrot. Il était moins une qu'on ne trouve la porte de bois : 17h22 à nos montres pour une fermeture annoncée à 17h30.
Il nous restait 23 bornes pour atteindre notre hôtel du jour, le Korbstadt Hotel Krone à Lichtenfels.
Juste le temps de se rafraîchir une fois encore, de peut-être passer au bar pour s'en jeter une première et d'apprendre que Paul avait dû faire un aller/retour jusqu'aux "Quatorze saints", légèrement en dehors du road-book, pour dépanner Gull dont la clé de contact de la K1200GT faisait des caprices : une fois ça va, une fois ça ne va plus, voyez le topo ?
Rien à voir dans les alentours de l'hôtel dont nous avons fait 3 ou 4 fois le tour, histoire de se dégourdir les jambes et de se remettre du copieux repas. Ce soir-là, Paul était intarissable et on a discuté jusqu'à une heure du matin environ ! Un des sujets abordés concernait "Facebook" et la raison profonde (?) pour laquelle j'y avais un compte. J'aurais pu répondre "Parce que, da !"
Jour 3 - 22/07 : LICHTENFELS > PRAGUE
400 bornes au menu du jour.
La veille, lors du speech, Paul nous a invités à partir plus tôt du fait du kilométrage conséquent mais aussi et surtout parce que l'autocar allait venir nous chercher à l'hôtel à 18H00 pour nous emmener sur les quais de la Vitava ...
Du coup, on a mis le réveil à 6h45, histoire d'avoir le temps de prendre le petit-déjeuner sereinement et de se préparer tranquille tranquille ;-)
Et de fait je suis parti le dernier ou presque. Si je ne me trompe pas, nous étions garés en sous-sol et la TRACER GT fut la dernière à quitter les lieux.
On a fait le plein à Bad Berneck im Fichtelgebirge (!!), à une soixantaine de kilomètres de Lichtenfels.
Petite charentaise concernant le carburant.
La Super E10 était à 1,439 € du litre alors que le diesel, si j'ai bonne mémoire était à peine à 1,3 €.
Cela m'a surpris car j'avais comme souvenir (très lointain il est vrai car du temps où nous descendions en Italie avec les parents) que l'Allemagne, comme d'autres pays, proposait le super comme le diesel au même prix, pour ne pas favoriser un carburant par rapport à l'autre, sans doute déjà une prise de conscience écologique (?). Et là, ce n'est plus le cas, à contrario de ce qui se passe dans notre petit royaume. Zarrebi, non ?? Que soit !!
Une heure plus tard, au WP 22 exactement, après 128 kilomètres de route environ, les possesseurs de Tripy basculaient quelque part dans le vide car l'appareil ne comporte pas de carte de la République Tchèque !
Un peu plus loin, nous étions tout un groupe à nous arrêter au bord du Lac de Cheb. Il y avait là Jean-François, Olivier, Jean-Luc et Carine, Benoit, Gull et Michel.
Nous sommes arrivés à Karlovy Vary qui se situait 82 kilomètres plus loin. Là, je me suis dirigé vers le parking indiqué par le Tripy.
A midi nous étions à un guichet de change pour acheter quelques couronnes tchèques.
Nous avons eu 252 CZK contre 10 €.
Nous avons parcouru quelques avenues commerçantes pour nous arrêter au Bagel Lounge Restaurant, T.G. Masaryka 825/45.
"Fast food, fast ate" : on a quitté les lieux à 13h05.
On s'est à nouveau promenés dans la ville pour remonter ensuite vers le parking.
On a roulé ainsi +/- 65 km et on a marqué l'arrêt devant le Monastère de Manetin duquel on a pris quelques photos.
20 minutes plus tard, j'étais le seul à faire une pause pour tirer le portrait à l'Abbaye cistercienne de Marianska Tynice à Kralovice.
Il restait une centaine de kilomètres à parcourir et, pour ne pas me mettre en retard, j'ai zappé la Tour Panoramique ainsi que le Château de Karlstejn .
Un peu avant d'arriver à l'Hôtel Pyramida, j'ai été rejoint par Loïc (GS) et Michel (Fazer 800) qui étaient accompagnés par un gars sur une KTM immatriculée en France ...
Un peï plutôt corpulent, pantalon noir, chemise blanche, nous a demandé, avec force gestes, de nous intercaler entre des voitures dans un coin du parking, cela afin d'éviter que nous n'encombrions exagérément l'endroit.
Cela nous a permis, entre charentaise, d'éviter de payer les 8 € normalement dus par jour pour le parking qui, de toute façon, devait être gratuit sur l'insistance de Paul auprès de l'agence de voyage !!
Devant nous, un bâtiment qu'on aurait pu confondre avec un hôpital. Mais en définitive, hôpital, hospitalier, hospitalité, tout
cela vient de la même racine, n'est-il pas ?
Michel et Loïc m'ont expliqué la présence de ce jeune motard français sur sa moto autrichienne. Il cherchait un endroit pour dormir à Prague avant de poursuivre sa route. Ils pensaient pouvoir l'intégrer à notre groupe dans la mesure où il y avait parait-il eu des désistements (????)
Il n'en fut évidemment rien, les choses étaient scellées depuis longtemps et il n'y a pas de place pour l'improvisation dans ce genre de situation ...
Nous avions rendez-vous au rez-de-chaussée devant la réception à 17h45 pour attendre le car qui devait nous déposer sur les quais de la Vitava.
Nous sommes arrivés à 18h20-25, bien en avance par rapport à l'heure du départ du bateau mouche, prévu à 19h00.
Nous en avons profité pour prendre l'apéro, un "Spritz" à 125 CZK le ballon.
Il a fallu rameuter les troupes lorsque la cloche a sonné le départ du bateau qui largua les amarres pile poil à 19h01 environ.
Nous avons été accueillis avec un verre, genre dé à coudre, d'un alcool qui avait un vague goût d'herbes aromatiques ... Ce n'était pas de la Slivovitz.
La navigation sur la Vltava nous a permis de voir un tas d'édifices, plus imposants et plus beaux les uns que les autres ainsi que les ponts qui l'enjambent, dont le célèbre Pont Charles, magnifique !
Il y avait certainement un million de choses à dire, la preuve avec une guide qui était à bord et qui n'a pas arrêté une seule seconde de parler à des touristes russes qu'elle accompagnait sur le bateau.
En fait, dès qu'une ville est traversée par une rivière, elle prend un cachet tout particulier ... même Charleroi, si si ;-)
Gull nous a fait un petit show "guitar hero" avec lequel il a eu un beau succès et qui a fait rire tout le monde. Il s'est même "emparé" du micro de la guide pour faire "coucou" aux touristes et il lui a aussi fait comprendre qu'elle devait arrêter de les assommer avec ses explications ;-)
Retour à quai, récupération du car et retour à l'hôtel aux environs de 21h20.
Ceux qui ont bu le dernier au bar de l'hôtel, n'ont pas trainé car Paul est remonté vers 22h00 tout au plus.
On a un peu surfé sur le Net et on n'a, cette fois, pas été longs à profiter d'un bon sommeil réparateur, la journée ayant été particulièrement longue.
Jour 4 - 23/07 : Visite de PRAGUE
En attendant Monika et le car qui devait nous emmener en ville, Carine et d'autres ont fait plus ample connaissance avec le sympathique petit robot qui était de planton à l'entrée de l'hôtel. On l'a tous un peu chambré en lui posant un tas de questions existentielles.
Je serais bien incapable de vous dire où nous avons été déposés pour commencer la visite ni quelles artères et rues nous avons arpentées au cours du trajet.
Sachez, pour la petite histoire, que notre guide Monika a obtenu, en 1988, après 3 années d'étude, son diplôme de VOŠ cestovního ruchu a mezinárodního obchodního styku, (Collège de Tourisme et Commerce international), c'est sa page Facebook qui me l'a appris, comme quoi ça sert aussi à ça, Facebook, t'entends Paul ?
Sachez aussi, qu'on a probablement vu la plupart des "hot spots" de la ville au cours de cette matinée pendant laquelle nous avons beaucoup marché.
Si elle comporte bien 136 clochers, nous n'en avons par contre vus que quelques uns !
A la réflexion, j'aurais dû activer ma "Polar" en mode "Marche" : cela m'aurait permis, outre les infos chiffrées qu'elle relève, de retracer le parcours complet que nous avons effectué. Que n'y ai-je pensé, Diantre !!
Nous avions quartier libre l'après-midi et si certains ont préféré prendre leurs quartiers une fois la visite terminée, nous avons suivi Monika C. qui nous a conduit à une "taverne médiévale" , U Pavouka, située Celetná 597/17, Staré Město, Praha !
Elle nous a bien aidé à faire notre choix dans la carte, même s'il y avait la traduction en anglais.
A noter, pour l'anecdote, qu'elle nous a déconseillé les ... plats typiquement tchèques car, par ces chaleurs, ils n'étaient pas très appropriés, car souvent roboratifs, voyez ? Avec Mathieu, qui me faisait face, on a pris un plat de viandes mixtes pour deux.
Au moment de payer, le garçon nous a signalé que les "tips" n'étaient pas compris. On a donc ajouté 10% à la note (quelque chose comme 2300 CZK) et on a panaché (comme la Radler, oui !) le paiement en euros et en couronnes. Pour le coup, les gars nous ont proposé un petit alcool "pour la maison", une liqueur de miel.
Petit détail également, c'est la visite aux toilettes. Anxiogène comme je l'ai entendu de la bouche de Michel : c'est vrai qu'il faisait extrêmement sombre tout au long du trajet, avec beaucoup d'escaliers et un décor d'oubliettes de château, vous imaginez ? Et bien, c'est exactement ça !!
Un autre détail qui me revient c'est qu'en fait, contrairement à ce que Paul pensait, nous n'étions pas ramenés par le car à l'hôtel. On devait y retourner par nos propres moyens. Certains ont pris le taxi, d'autres le tram (j'avais acheté un billet à 24 CZK pour le cas où), et d'autres encore avaient décidé de rentrer à pied. Cela représentait environ une heure de marche tout au plus.
Avec Michel, (Mathieu qui a pris le tram en chemin pour aller au château), Philippe E. et Paul, on a finalement remonté toute la ville avec arrêt au château avant de continuer sur le Pyramida. Chacun sa méthode pour se guider : Philippe et Michel jetaient régulièrement un œil sur leurs applications mobiles pendant que Paul y allait au feeling en serinant sa théorie sur l'eau de pluie, les rivières et les courbes de niveau : autant vous dire que nous n'avons pas tout compris.
Arrivés à l'hôtel, on est repassé par la case "douche bienfaitrice" pour se refaire une santé et une beauté car ... la journée était loiiiiinnnnnnnn d'être terminée.
En effet, une soirée folklorique nous attendait !!!!!!!!!!
Voyez nos mines réjouies au moment de partir pour cette soirée !
Pourtant les premières impressions furent franchement mauvaises. Le car nous a en effet déposés dans un lointain faubourg de la ville, dans une sorte de zoning et devant un établissement à l'aspect peu engageant.
Les portes se sont ouvertes sur un serveur à la mine patibulaire mais presque comme disait Coluche.
On nous a tous installés sur une même et longue table.
D'autres groupes sont arrivés ensuite et, au décompte, on était bien plus d'une centaine dans cette salle.
Les premiers plats, les premiers morceaux de musique et les premiers pas de danse sont arrivés les uns après les autres et le mercure a commencé à monter au fur et à mesure que les serveurs versaient le vin blanc et le vin rouge à volonté !
Je vous ai dit qu'il y avait d'autres groupes. Ils venaient des 4 coins du monde, malgré que la terre soit ronde ... un peu comme nous d'ailleurs à ce moment-là de la soirée !
Toutes les nationalités ont été mises à l'honneur avec une chanson pour chacune. Je ne sais plus ce qu'ils ont joué à notre intention, mais ce n'était pas l'hymne national, ça c'est sûr !
On a aussi été mis à l'épreuve, c'est le mot, avec une chanteuse qui nous a invité à imiter le poulet en battant des ... bras et qui brandissait une cuillère en bois (de + en + grande) et frappait aux tables de ceux qui ne s'exécutaient pas !
Ce qu'on nous a servi à table était très bon. Ce n'était certes, et une fois encore, pas de la fine gastronomie mais les saveurs étaient bien là et c'est l'essentiel aussi loin que je sois concerné, bien évidemment !
Les américains présents ce soir-là, qui faisaient partie d'une chorale, nous ont fait la grâce de chanter deux morceaux : God bless America ... dans ces cas-là !
Voilà qui me donne - presque - envie de répondre à la demande d'un marcheur de ma connaissance qui est président d'une chorale du côté de Villers-Poterie ... mais ça fait des contraintes avec, notamment, des répétitions hebdomadaires.
Retour à l'hôtel, sans passer par la case bar (ne touche pas 200 € !), douche ou pas, je n'en ai pas souvenir (?), empaquetage complet vu qu'on prenait déjà la route du retour le lendemain matin, direction Dresde, puis débriefing de la journée avec Paul, puis rrr zzz rrr zzz rrr zzz !!!
P.S. : l'instrument à cordes frappées s'appelle un cymbalum.
Par contre je n'ai pas trouvé le nom de l'espèce de flûte longue d'1m50, tenue à la verticale, dont a joué le violoniste de gauche sur la photo.
Jour 5 - 24/07 : PRAGUE > DRESDE
On nous avait bien briefé la veille sur la bretelle à emprunter pour sortir de l'échangeur autoroutier au pied de l'hôtel : deuxième en partant de la gauche. J'avais écouté, sans doute avec ma mauvaise oreille, et entendu Gull dire qu'on n'avait pas directement la direction BRNO mais le nom d'une ville qui finissait par "vitchè" ... comme toutes les villes tchèques en définitive, je l'ai appris à mes dépens, pan !!
Je suis passé à la réception pour régler les bouteilles d'eau consommées dans la chambre mais Paul était déjà passé.
Il ne devait rester que trois ou quatre motos disséminées sur le parking au moment où je l'ai quitté.
Je suis donc arrivé dans l'échangeur incriminé et j'ai bien pris la 2ème en partant de la gauche. A ce moment, le Tripy m'a indiqué de sortir 11.6 km plus loin, ok.
Je m'engouffre dans le long tunnel. Le Tripy se fige à 7.4 km restants et affiche alors une trace que je qualifierai de floue ;-).
Je roule un peu et puis je vois une sortie "lalalalaVitchè" que j'emprunte péremptoirement ;-)
Ce fut ma perte !! Corps et biens !!! Voyez plutôt les traces ci-dessus.
Attention au décompte final je n'ai fait qu'une quinzaine de kilomètres en plus (363 au lieu de 348, le compte est bon !) mais ... quelle galère une fois sorti de l'autoroute, je ne vous raconte pas.
J'étais dans la périphérie de Prague avec des petits rings, des artères +/- conséquentes, des feux rouges partout, des sens interdits tout aussi partout, la boussole du Tripy qui me fichait la tourniole et ... cette chaleur déjà accablante ... et ce voyant de réserve d'essence allumé depuis pas mal de temps déjà !!!
C'est alors que j'ai vu une station service SHELL où je me suis arrêté pour faire le plein (15,61 L à 34.40 CZK/L).
Il était 9h30, j'étais "completely lost" ce qui ne semblait pas émouvoir le gars derrière le guichet : "Lost ? What ??".
"Nevermind" que je rétorque, "I'll manage !"
J'étais sur le point de sortir le Tom Tom non étanche et de l'installer sur la bulle de la Tracer lorsque je me suis dit que j'y arriverais tout seul, na !
Je suis reparti, le couteau entre les dents, serrées comme jamais, et après quelques ronds-points, sens interdits encore, feux rouges qui s'obstinaient à le rester, j'y suis arrivé enfin, un picto familier (une flèche et "Brno") étant là pour me le confirmer.
Avec toutes ces conneries, j'avais probablement perdu 3/4 d'heure voire d'avantage, sur le timing normal ! Du coup, j'ai mis "volle gas" aussi souvent que j'ai pu !!
Il était plus de 11h30 et depuis l'épisode à la pompe, je ne m'étais plus arrêté. Je cherchais désespérément un coin à l'ombre pour souffler un peu et m'hydrater. Je l'ai trouvé entre les WP 36 et 37. Il y avait là un petit parc et un bâtiment abandonné qui ressemblait un peu à l'abbaye Marianska Tynice parce que peint de rouge et de blanc, flanqué d'un cimetière : plus calme que ça comme endroit, tu meurs !
Je sirotais mon eau parfumée à la pomme. j'étais calmé parce que j'avais dépassé quelques motards du groupe qui s'étaient arrêtés pour faire le plein à leur tour. J'étais revenu dans le circuit en quelque sorte. J'ai appelé Paul pour savoir où il était et convenir d'un endroit où manger ensemble éventuellement.
Il n'était qu'à une quinzaine de kilomètres en arrière, je l'ai donc attendu.
On est reparti, chacun à son rythme pour se retrouver finalement à Mlada Boleslav, au "Restaurace Graal ve Skalé".
J'ai appelé Paul pour l'avertir.
De nouveau, il n'était pas bien loin et m'a rejoint dans les minutes qui suivirent. Il décrocha la remorque pour ne pas trop empiéter sur l'espace de parking.
Le restaurant était creusé à même la roche, façon troglodyte donc !, de sorte qu'il y régnait une fraîcheur bienvenue.
J'ai pris un mixte de viandes piquées dans une brochette et accompagnées de frites, le tout de bon aloyau comme disait Maître Capelovici, hi hi !!
Le service n'était pas rapide, rapide, mais on était tellement bien au frais dans cette caverne.
On a quitté les lieux vers 14h30, la souche TVA que j'ai sous les yeux et dont le montant s'élève à 362 CZK en atteste.
Un peu plus tard on s'est arrêté pour photographier un château sur son promontoire et, plus tard encore, on est arrivé à Kutna Hora, un site que j'ai complétement zappé !
Explication : j'ai de nouveau un peu loupé les indications du Tripy et, trop concentré pour retrouver mon chemin, j'ai traversé la ville sans véritablement me rendre compte qu'elle valait qu'on s'y arrête.
Pour palier cette lacune, j'ai pensé qu'un lien vers l'album photos réalisé en 2013 par l'équipe de Cap Moto serait le bienvenu !
Je suis passé au travers d'un village aux maisons de bois typiques.
Il n'était pas évident de s'y arrêter sans troubler la quiétude des gens qui y habitaient.
J'ai ensuite atteint l'endroit où il était possible d'aller voir la plus grande arche de grès d'Europe.
Renseignements pris auprès du petit office du tourisme, il fallait compter 5 kilomètres à pied pour y accéder et bien entendu 5 pour revenir, l'idéal étant de continuer la promenade pour encore 6 ou 7 kilomètres et de revenir en bateau au point de départ.
Je ne vous mentirai pas, je n'ai choisi aucune des solutions, faute de temps évidemment. En fait, il faut y aller le matin et y passer la journée pour profiter à 100% de l'endroit et faire tout le circuit. Voici un lien pour en savoir plus.
Il restait une soixantaine de kilomètres à couvrir pour atteindre Dresde, notre destination du jour.
Sur le parcours, j'ai zappé le château de Hohnstein ainsi que la maison de Wagner à Graupa ... parce que je ne voulais plus m'arrêter, c'est la seule explication que j'ai trouvée.
Je suis arrivé à l'hôtel Achat Comfort Dresden et, une fois encore, j'ai juste eu le temps de décharger mes affaires et de passer sous la douche, vive la douche fraîche (on s'est pris un 41°C ce jour-là si je ne me trompe pas !), qu'on nous attendait tous à la Feldschlösschen Stammhaus juste en face !
Certains ont poussé des grands cris quand ils ont constaté :
au point que j'en ai vu un, et pas des moindres, ôter son polo pour étaler sa viande avant de s'asseoir à table.
Heureusement, il a entendu la prière du G.O. et s'est rhabillé tout en poussant d'incompréhensibles borborygmes !
Les plats proposés et la bière avalée étaient de bonne facture.
Après ça, Paul a proposé qu'on aille jusqu'au centre ville pour y faire une promenade "by night".
Nous étions une dizaine à répondre à l'appel.
Voilà également une belle destination pour un futur voyage façon "City Trip", comme Vienne l'est ou d'autres villes d'art et de culture européennes ...
Paul semblait bien connaître les lieux et nous a guidés vers les monuments les plus emblématiques de la ville.
Il faut savoir que cette ville historique a été copieusement bombardée en février 1945 mais qu'elle a heureusement été reconstruite à l'identique. Voilà de quoi faire râler les mêmes qui fustigent la restauration de N-D de Paris. Mais que serait actuellement Dresde si l'on ne l'avait pas restaurée à l'identique ? Une ville "Where the streets have no name" sans doute ...
Cela s'est terminé à la terrasse d'un café où chacun a payé sa consommation. On est rentré en mode balade pour profiter de la belle et bonne fraîcheur du soir.
Ne restait plus qu'à rentrer, choisir le slip (merde, j'ai vu un peu court), les chaussettes et le tee-shirt pour le lendemain et l'affaire était dans le sac.
Bonne nuitée les amis !!
Jour 6 - 25/07 : Dresde > Oberaula
Une longue étape de liaison (425 km) avec crochet par le circuit du Sachsenring, ensuite pour passer de l'est à l'ouest au Point Alpha et continuer au travers du Thuringen et en "Hesse" ... comme la plupart des virages qui nous attendaient au tournant !
Nous sommes rapidement montés sur l'autoroute et, contrairement à l'aller où je m'étais cantonné à un sage 130 km/h au compteur figé par le cruise control, cette fois je me suis (un peu) lâché.
Faut dire que certains bolides qui arrivent à fond de balle sur la 3ème bande, ça peut faire peur mais ça donne aussi envie et ça titille, voyez-vous ?
Je n'ai pas trop tenté le diable mais j'ai poussé à 190 km/h et ça ne flottait pas malgré les valises et le top-case.
Sinon j'ai ramené à 170-175, une belle vitesse de croisière.
Je ne comprends pas qu'on n'établisse pas des tronçons libres dans les autres pays d'Europe. La vitesse ne tue pas, c'est plutôt la distraction, l'alcool ou que sais-je encore ! À vitesse élevée, on est (normalement) autrement plus concentré qu'en se suivant à la queue leu leu à 120-130 km/h comme des moutons, de Panurge !
Comment passer outre le Sachsenring sans y crocheter alors qu'on passe devant, je vous le demande ??
J'ai d'abord suivi la direction de Chemnitz puis Erfurt sur 70 km d'autoroute et j'en suis sorti pour voir le circuit.
Quelques photos plus tard, avec celle-ci dont je ne suis pas peu fier car je me suis couché à même le sol pour la faire (j'ai eu un peu de mal à me relever d'ailleurs !), je suis remonté sur la moto d'abord et l'autoroute ensuite, après un détour d'une quinzaine de kilomètres tout au plus et en suis ressorti à nouveau à Schmölln comme indiqué par le Tripy. Ensuite direction Nischwitz, Braunichwalde, Wünschendorf (WP 40) et une déviation, une !
J'ai poursuivi sur Hümmelshain, Freienorla jusqu'à arriver à Uhlstädt-Kirchhasel où j'ai vu, ou cru voir plutôt, la machine de Gull, plantée devant le restaurant "Zum Goldenen Roß" (WP 51 du R-B).
J'ai fait pareil, je suis entré dans l'estaminet et j'ai vu ... Mathieu.
Il a la même moto que Gull, ou presque, ou pas, car la sienne est une K1300 et pas une K1200 et d'une et elle est beaucoup plus récente, de deux !!
Il était midi moins le quart. J'ai appelé Paul pour lui signaler que j'étais arrêté là.
Mathieu nous a recommandé la "Große salade" mais j'avoue que je ne sais plus qui a pris quoi.
J'ai quitté "Les œufs d'or" vers 13h22.
J'ai fait le plein une dizaine de kilomètres plus tard à Rudolstadt chez Aral où j'ai acheté une bouteille d'eau pétillante.
À noter qu'il y a une caution de 0.25 €, ce qui en soit est une bonne idée pour éviter qu'elle soit jetée sur la voie publique, mais pour les gens de passage c'est moins évident.
J'ai continué sur Katzhütte puis Schmiedefeld am Rennsteig et suis arrivé à Oberhof au WP 65 où un panneau déviait à nouveau le trafic.
J'ai donc continué tout droit en espérant qu'à un moment, le plus proche et propice possible, je puisse me diriger vers les way-points suivants ...
Je me rappelle d'un conseil que m'avait prodigué Mathieu et demande au Tripy de me mener jusqu'à la note 69, 4 w-plus loin.
Et voilà que le Tripy m'affiche une flèche qui va dans le sens diamétralement opposé à celui vers lequel je me dirigeais. Au point où j'en étais, je ne voyais pas quoi faire d'autre ...
De 425 kilomètres annoncés, j'en ai fait 489 ce jour-là et, pour une fois je ne détiens pas le record de "longévité" puisque j'ai entendu dire que certains en avaient parcourus + de 510 !
Je suis passé par Schmalkalden, Rosa, Dermbach et Geisa jusqu'à arriver au Point Alpha que j'ai d'abord dépassé avant de me raviser, faire demi-tour et investir le parking ! Il n'était encore que +/- 17h15 et il ne restait qu'une soixantaine de kilomètres à parcourir avant d'arriver à l'hôtel. J'avais par ailleurs envie de me désaltérer un peu et de me dégourdir les jambes.
Vous avez cliqué sur le lien vers le Point Alpha ci-dessus ?
Avec les récents évènements, voilà le genre de point qui pourrait être remis en activité.
Sans doute que Poutine et Trump pensent qu'en relançant la Guerre Froide ils vont contribuer à ralentir, voire juguler dans leur mégalomanie, le réchauffement de la planète !!
(auquel par ailleurs ils ne croient pas)
Je vous jure, il n'y a pas un haut dirigeant pour rattraper l'autre en ce bas monde ...
Je suis arrivé à l'hôtel "Zum Stern" (L'étoile) vers 18h45.
J'ai rangé la Tracer derrière la K1300 de Mathieu qui, telle Juliette, est apparu au balcon pour me saluer et me conseiller de laisser tous mes bagages sur place car il y avait 3 corps de logis et qu'il valait mieux savoir où se trouvait ma chambre pour m'éviter de trimballer mon brol inutilement.
J'ai effectivement un peu ramé pour trouver la réception.
Pas le temps de m'y pointer que Michel m'offre une bière.
Je m'assieds, encore tout vêtu (sans le casque, hein !) et la descend plus vite que mon ombre, Lucky Luke n'ayant plus qu'à aller se rhabiller, lui !
Nous étions très bien logés.
Nous avions en fait un appartement à deux étages très spacieux.
En bas, une cuisine, un coin salon, une salle de bain (avec baignoire) et une chambre.
En haut, à peu près la même chose, sans la cuisine et légèrement mansardé.
Paul a pris le bas et moi le haut.
Nous avons été invités à gagner le restaurant. J'ai pris le cocktail de crevettes et le roastbeef.
J'étais à table avec Gull, Benoit et Olivier que j'ai ainsi appris à mieux connaître et qui m'ont paru très sympathiques au demeurant.
À la table d'à côté il y avait Pascale avec d'autres convives.
À un moment elle a sorti des tours-de-cou de sa confection.
J'en ai pris deux, un pour Ma Douce et un pour moi. Je signale au passage qu'elle a été touchée par l'attention (c'est définitivement bien le geste qui compte !) et que le motif "léopard" lui a bien plu !!
On a simultanément fêté les anniversaires de Gull (25/07) et d'Henri (26/07).
Gull avait "prévu" le coup et nous a offert à chacun une mini bouteille d'alcool (de prune je crois), peut-être de la Slivovitz dont il nous avait parlé à quelques reprises auparavant ...
On a terminé la soirée autour d'un dernier verre, puis une petite balade digestive et enfin un "tête-à-tête" avec Paul pour le "debriefing" du jour.
On a gagné ensuite chacun "ses appartements" et j'ai dû fermer les Velux à cause d'allemands qui fêtaient très bruyamment un anniversaire à la terrasse de l'hôtel.
" Vogel !!!" que j'ai crié en les traitant de toutes sortes de noms ... d'oiseaux ;-))
Jour 7 - 26/07 : Oberaula > Saint Vith
L'objectif du jour est d'atteindre Saint-Vith en 343 kilomètres.
Par expérience et "aussi loin que je sois concerné", je crois savoir qu'il faut ajouter au moins 10% de "tips" à l'addition mais ... ne présumons pas !
Ce matin-là, j'ai pris un copieux petit-déjeuner, comme d'habitude en fait, rien de nouveau à l'est ... comme à l'ouest d'ailleurs. À souligner qu'on n'a jamais eu à se plaindre des buffets matinaux avec, toujours, un grand choix allant du chaud au froid, en passant par des petits pains délicieux et, pour les plus sucrés, des mignardises.
À noter que je me suis réveillé vers 2h00 du mat cette nuit-là et que je suffoquais. Les teutons s'étant tus j'ai pu ouvrir les Velux de la chambre et de la salle-de-bain histoire de générer un flux d'air frais salvateur.
A 6h00, je passais ma tête dans l'entrebâillement pour prendre quelques photos des alentours de l'hôtel.
A 7h00 j'étais sur mes deux pieds, lavé et repassé, prêt pour manger et filer. Pour la première fois, j'étais prêt avant Paul !
L'envie de rentrer !
N'empêche, j'ai dû trainer un moment à une table ou l'autre car je n'ai fait le plein qu'à 8h53 à la station Esso qui se trouvait quasi en bas de l'hôtel !
Ce matin-là, Jean-François m'a demandé si on pouvait rouler ensemble.
J'ai répondu "Non !" assez sèchement tout en souriant.
Puis je suis revenu vers lui en me justifiant du mieux que j'ai pu et en le priant de ne pas s'en offusquer.
Il m'a répondu : "Oui, en fait t'es un sale con, c'est tout !" avec le sourire.
Je lui ai dit que je ne m'en offusquerais pas non plus ;-)
Et une dernière fois, je suis parti seul !
Au W.P. 6, après 13 bornes tout au plus, il fallait monter sur l'autoroute et prendre la direction de "Frankfurt".
C'était sans compter sur une déviation bien entendu !
Boucle est, ouest, sud, nord avant de retomber sur mes roues !!
Pensez-bien qu'après ça, j'ai de nouveau battu des records de vitesse pour rattraper le temps perdu mais ce n'est pas avec 70 bornes d'autoroute qu'on se refait, même en roulant à du 200 à l'heure ...
Sorti à Gladenbach, j'ai suivi Wilsbach et me suis dirigé vers Montabaur.
Autant vous dire qu'à partir de ce patelin bien nommé, je pensais arriver rapidement au bac qui devait nous permettre de traverser le Rhin, hein ?
Non seulement on n'est pas passé par Montabaur mais, en plus, il a fallu attendre des plombes avant de voir le bac !
Tellement longtemps que, n'y tenant plus de chaud et de soif, alors que les coins d'ombre étaient rarissimes, j'ai profité d'un arrêt de bus, pour m'y garer à contresens pour prendre enfin un peu le frais. Il était alors 11h30.
Je suis arrivé au bac vers midi cinq, midi dix pour monter à bord pour une traversée qui a duré, euh, quelques minutes.
Une fois de l'autre côté nous avons cherché le restaurant dont nous avait parlé Paul. Il l'avait décrit en disant qu'il y avait un parking à l'arrière.
J'ai rangé la moto à l'ombre et gravi l'escalier qui menait à la salle.
Le gars m'a dit qu'ils ne servaient à manger que le week-end me semble-t-il, qu'il était désolé mais que, pour la peine, je pouvais laisser là la moto.
C'est ce que nous avons fait.
Je suis revenu sur mes pas et j'ai choisi le "Rhein Inn".
J'ai vu la camionnette de Paul de l'autre côté du fleuve et je l'ai averti. Entretemps, Gull nous a rejoint.
Pas de clim' dans l'établissement alors que ça tapait toujours aussi fort.
Tout le monde s'est défroqué, moi aussi !
J'avais mis un short sous le pantalon textile renforcé.
J'ai également ôté les bottes, paraît que c'est bon pour les plantes, c'est Luc NOËL qui l'a dit !
J'ai choisi un "putensteak mediterran" et j'ai descendu 2 Radler 0.5L ainsi qu'un café crème.
Il était pratiquement 15 heures lorsque nous avons levé l'ancre et, dix minutes plus tard, nous posions pour la "postériorité" devant le Pont de Remagen . Une petite leçon d'histoire pour tout savoir par le biais de cette vidéo peut-être ?
J'ai fait le plein à Dernau à 15h36 dans une station Esso où j'ai également acheté une bouteille d'eau. Un peu plus tard nous nous sommes à nouveau retrouvés en Moselle.
Voyez comment les coteaux sont truffés de pieds de vigne et combien les versants sont abrupts. J'ai remarqué comme des remonte-pentes et des tire-fesses (?!?!) pour permettre aux viticulteurs de prendre soin de leurs biens.
À un moment j'ai croisé Gull qui rebroussait chemin, la faute à une nouvelle déviation mais aussi au fait qu'il cherchait son hôtel. Il faut savoir qu'il a saucissonné l'aller comme le retour pour ne pas faire trop de kilomètres ...
Et donc, nouvelle déviation disais-je, après le WP 43 et Altenahr pour rejoindre Kirchsahr et une rallonge de 7 ou 8 kilomètres environ.
Le temps commençait à se gâter sérieusement.
On est arrivé au "Radiotéléscope" d'Effelsberg.
Mais on n'a pas été plus loin que le parking.
Le vent s'est levé, le ciel est devenu noir de chez noir et quelques gouttes se sont mises à choir ;-)
Par précaution j'ai enfilé ma tenue de pluie.
On pensait à une pluie d'orage, de celles qui ne durent pas mais il en fut tout autrement.
45 bornes plus tard, je suis arrivé à Kronenburg (joli village au WP60).
J'ai franchi le porche et pris quelques photos qui auraient été bien plus belles sous le soleil mais il faut composer avec le tableau des éléments, comme disait Mendeleïev !
Voilà une destination pas si lointaine qu'il serait agréable de mettre au tableau pour une prochaine sortie d'un jour ... ou deux.
Les 40 derniers kilomètres qui nous séparaient de Saint-Vith furent parcourus au sec.
Je suis entré dans le bistrot "An den Linden" : j'ai pris un café et repris la route pour rentrer "à ma maison".
Cruise control sur 130 compteur et c'était reparti mon quiqui pour 170 bornes d'autoroute avec un trafic relativement dense.
Le cruise control, ce n'est quand même pas la panacée dans ces cas-là tant les dépassements durent une éternité.
On s'approche mètre après mètre du véhicule qui précède puis on déboîte au plus près et ... on met des plombes à s'en défaire alors qu'un petit coup de gaz un seul suffirait pour déposer tout ce qui bouge ;-)
Mais bon, il faut du respect pour les limitations, n'est-il pas ?
Le respect se perd en tout sauf pour ce genre de choses ...
Parti de Saint-Vith à 18h53, j'étais à la maison à 20h23 exactement.
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Et bien voilà, il ne me reste plus qu'à vous mitonner un petit "épilogue" pour mettre un point final à ce compte-rendu. Comme d'habitude j'ai pris pas mal de temps pour le rédiger mais je crois vous avoir déjà expliqué le making off de ce genre de "travail" qui nécessite beaucoup de temps ...
Prague 2019 : Épilogue !!!
Je suis bien rentré après une dernière étape longue de + de 570 km avec départ à Oberaula, transit par Saint-Vith et arrivée dans la périphérie de Charleroi.
Au total j'ai parcouru 2.692,7 km au cours des 7 jours qu'a duré le voyage. Cela représente près de 250 kilomètres de plus que prévu mais on a été particulièrement gâtés par nos voisins et néanmoins amis teutons qui ont semé des déviations comme le Petit Poucet semait des cailloux blancs, chacun poursuivant des desseins opposés : les uns pour nous perdre, l'autre pour s'y retrouver !!
THE END
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