Jour 7 : Boucle Gavoi

12/09

Orgosolo
Orgosolo
Ce matin la météo est maussade comme les services secrets israéliens en ce moment ...
Il y a ceux qui vont carrément renoncer à rouler, comme Philippe et Michèle ainsi que Luc, et ceux qui ont revu leurs ambitions à la baisse, jetant leur dévolu sur la boucle courte.  Quant à nous, on a un peu hésité mais après un bon petit-déjeuner et ma force de persuasion, on a trouvé l'énergie suffisante pour se motiver, s'équiper et partir pour les 110 kilomètres en compagnie de l'ami Georges.

On a contourné le lac par le nord, on est passé sur le pont, puis on a longé la rive est, poursuivi sur Fonni et Mamoiada jusqu'à arriver à Orgosolo.
On a vu le groupe "Harley-Honda" avec Laurent et sa Ducati qui était parti en éclaireur.  
Car, oui, il fallait oser s'enfoncer dans le village tant il semblait difficile à, comment dire ..., appréhender, pour des machines lourdes et imposantes comme les nôtres.
Avec Georges, on a osé !!
Prudemment certes mais on y est allé :  de toutes petites routes, ou plutôt des ruelles, avec des pentes vertigineuses, des cul-de-sac, des pavés, etc.
On s'est arrêté à divers endroits pour photographier les nombreuses  fresques murales, chargées de messages à caractère politique, révolutionnaire et philosophique.
Il faudra que je me penche sur l’histoire de ce village et les raisons de sa singularité !
On a fait les pleins dans une station-service comme on n'en fait plus avec un gars qui soulève les capots et qui vérifie les niveaux, voyez ? 

C’est peut-être l’occasion d’ouvrir une petite parenthèse à propos des pompes à essence là-bas : il y en a "avec service" et "sans service" dans la même station.  Le prix est fort différent.  Le problème pour nous, étrangers, c’est qu’il n’est pas toujours aisé de faire le distîngo avec, ensuite, les malentendus et les tensions inutiles que ça génère ! Pour un peu, on dégainerait presque les pistolets 😉
C’est comme ça depuis toujours et ça donne des petits boulots aux gens ...

On s'est aussi arrêté chez un marchand de fruits et légumes dans la Via Rinascita puis on a trouvé la sortie du labyrinthe !!
Ensuite, 30 bornes plus tard, après être passés par Oliena, nous sommes arrivés dans la grande ville de Nuoro.
Alors qu'on cherchait un bistrot on s'est trouvé devant une concession BMW Motorad, sur la Via Trieste n°100.  En fait, elle couvrait aussi la marque Ducati et d'autres encore.
J'ai accompagné Georges à l'atelier et, sans que nous ayons à insister, les gars ont vite compris l'urgence de la situation et se sont occupés très rapidement de sa moto.  Le premier diagnostic n'étant pas concluant, ils devaient procéder à des contrôles complémentaires.  
Comme cela risquait de durer et que les prévisions météorologiques étaient à la pluie,  nous avons laissé là notre ami.  Par ailleurs il était déjà 11h30 et nous n’avions pas réservé une table au resto de notre hôtel ...

Il restait alors une cinquantaine de kilomètres à parcourir pour boucler la boucle !  
SS389, 129,131 dcn (?) et 128 sur des routes toujours aussi plaisantes et au revêtement impeccable, passant par Orani et Sarule, entre lesquels on a fait un arrêt technique et photographique sur une aire de jeux et de piques-niques.  
On a continué sur Gavoi et nous sommes arrivés à Gusana vers 13h30.  
J’ai transité par le resto pour réserver une table et dire qu'on serait là dans le quart d'heure, le temps pour nous de nous changer.
Nous avons été rejoints par Philippe et Michèle et avons partagé notre excellent repas avec eux, un repas qui a duré un long et bon moment !!
On s'est séparé vers 16h00 puis on a regagné nos chambres où nous nous sommes reposés en attendant ... le repas du soir 😁
Quant à Georges, nous avons appris, pendant notre repas, qu'il avait dû laisser sa moto sur place pour examens complementaires et qu'il était censé rentrer en taxi. 

Et donc, alors que nous étions pile poil au milieu du voyage, après déjà pas loin de 2.000 km à l’odomètre, cette demi-journée de roulage et cet après-midi de repos vinrent bien à point pour ... repartir ensuite du bon pneu.

Comme il pleuvait, rassemblement en terrasse pour l'apéro puis débarquement en salle d’opération dînatoire ! 
Personne n’avait de nouvelles de Georges et il ne répondait pas au téléphone...
Le même gars en service, lunettes relevées sur un front dégarni (et le reste du crâne aussi en fait), toujours aussi rapide à faire les parts et à les envoyer.  De nouveau on a goûté un peu à tout : des pâtes, du risotto, des légumes grillés, des viandes, le tout aussi excellent que la veille, un peu trop huileux et/ou salés pour certains mais très goûteux !
Vers 21h00, qui c’est qu’on a vu débarquer à son tour dans la salle et que nous avons accueilli avec des applaudissements ... nourris, normal vu qu’on était à taaaaable  ?? 
Georges bien sûr !! Il était rentré vers 17 heures, s’était endormi profondément au point qu'il n’a pas entendu son réveil !!!
Il est effectivement revenu en taxi de Nuoro, sous couverture de son assurance. ll devait récupérer sa moto le lendemain.
On est longuement resté à table et ne l’avons quittée qu’autour de 22h30.

Ne restait plus alors qu'à étudier la trace du 8ème jour, les traces devrais-je dire dans la mesure où elles étaient deux : une de 221,3 km et une autre de 305,4 km, toutes 2 nous menant à  l'agriturismo "Rocce bianche" dans la localité Bidderdi.

Certains participants, estimant qu'on "roulait pour rouler", juste pour bouffer du kilomètre sans rien voir ou presque, se sont mis en quête de "choses à voir absolument".  Parmi ces choses, il en est qui, si je ne m'abuse, sont typiques de l’île : les nuraghe.
Nous sommes convenus d’en mettre une au programme du lendemain et sommes allés nous coucher, repus et emballés par cette idée 💡.