Comme chaque année depuis un certain temps, le temps qu'il faut au fût du canon pour refroidir comme dirait l'autre, je participe à un "Event Day" organisé sur le Circuit de Mettet.
C'est souvent lorsqu'il est au calendrier de la Fédémot, c'est parfois lors d'un simple "Trackday RUMESM", cette année j'ai choisi le Yamaha Day : je pense que ça ne demande pas d'explication complémentaire !
Bon, une fois encore, je dois avouer que je me suis demandé ce que je foutais là et avant de m'y rendre pour 7h30 (!!) je me suis promis que c'était la dernière fois. A 63 ans bientôt, ma place est plutôt dans un autocar climatisé accompagné de personnes du même âge avancé et de guides touristiques, n'est-il pas ?
Les plus "ouverts" considéreront qu'il n'y a pas d'âge, ou presque, pour faire DU TOURISME à MOTO. C'est pas faux non plus ça !
Faut quand même souligner que c'est un peu plus sportif que l'autocar et plus contraignant également. Pas d'explication complémentaire là non plus, ça tombe sous le sens me semble-t-il !
Mais, de là à faire du circuit, il y a un pas que beaucoup ne franchissent pas et n'envisagent même pas de faire pour plein de raisons qu'ils estiment bonnes.
Je n'ai pas envie de Paul et Mickey et annonce solennellement que, malgré la promesse que je m'étais faite ce matin-là, ça risque bien de se reproduire tant l'expérience est ... euh ... superlative !
Déjà, ce fût un casse-tête pour décider de la tenue ... et ce n'est pas par coquetterie ! D'habitude, si j'étrenne à chaque fois le pantalon textile, j'enfile le blouson de cuir RICHA par-dessus la dorsale HELD que j'ai achetée il y a quelques années déjà. Entre charentaise(s), pourquoi je ne mets cette dorsale QUE lorsque je vais sur circuit, mmmhhh ???
A cause des grosses chaleurs, j'ai finalement troqué le cuir contre l'habituel blouson textile toutes saisons BOOMERANG de RICHA toujours. Entre charentaises encore une fois, alors que pantalon et blouson sont de la même marque, les fermetures éclairs ont des écartements différents !!
Ça c'est pour la tenue. Pour les (éternels) débutants, ils ne sont pas trop regardants à l'équipement alors que pourtant, les vitesses atteintes sont déjà impressionnantes ... pour certains ;-)
A chacun de prendre ses responsabilités en fait !
Sachez qu'il est possible de LOUER une combi-cuir sur place pour ceux dont l'instinct de survie est plus développé : il vous en coûtera 30 € !
Et donc, nous y voilà !
Si on a payé par avance (ce qu'il y a intérêt à faire tant la demande est grande) et qu'on a pré-rempli ET l'abandon de recours ET le document relatif à l'assurance (que l'on souscrit ou pas), on passe par le box 5, on reçoit une enveloppe avec son numéro, deux "colson" (pas molletonnés, il fait bien trop chaud) , un autocollant MRS et le timing à respecter absolument.
Avec ça, on passe chez la préposée aux transpondeurs qui vous remet le vôtre (en fonction du n° bien entendu, pour moi le 26 cette fois, ça fait 182, je sais compter !!) contre votre carte d'identité qu'elle garde par devers elle.
Je les soupçonne de jouer à "Qui est-ce ?" pendant les pauses ;-)
On installe ledit transpondeur, parfois non sans mal, puis on attend l'heure du 1er briefing du jour. Pour nous c'était à 8h50.
Mot d'accueil du maître d'école, Stéphane MERTENS, suivi des consignes de sécurité prodiguées par notre mono du jour, Grégory. A la sortie, on reçoit un "OK" autocollant à apposer sur la mentonnière, côté gauche, de sorte que le commissaire en charge de la montée en piste puisse vérifier qu'on y a effectivement assisté : sans ça, on ne passe pas !
1er run prévu à 10 heures pour nous, les verts ... dont je fais partie.
Sur les consignes de Grégory, on occulte les rétros, soit avec du tape, soit en les repliant. Mon rouleau de tape ainsi que mon cutter sont passés de mains en mains entre les gars qui m'entouraient sur le parking : j'aime bien rendre service :-)
Pour info, du tape est disponible dans le camion d'assistance du circuit, je dis ça ...
1er run donc, avec les 3 premiers tours derrière le moniteur, qui monte progressivement en vitesse jusqu'à laisser le champ libre au début de la ligne droite ...
J'ai utilisé les mêmes réglages qu'à Beuvardes : deux clics en + pour la compression, deux clics en + pour la détente, tant pis pour la précontrainte, et molette arrière fermée à fond moins un clic ! Je pensais mettre un ou deux clics en plus sur l'avant mais, dans le doute, je me suis abstenu ... comme un vers.
Enfin, j'ai choisi le mode "STD" pour m'échauffer.
J'ai terminé avec un meilleur temps en 1.34'2 si j'ai bonne mémoire.
Debriefing général avec quelques mises au point concernant les trajectoires et les dépassements, la parole étant donnée à l'assistance pour toute question ou tout renseignement complémentaire ...
Retour au stand et première boisson pour bien s'hydrater. On est repassé au Box 5 pour prendre les tickets repas et dessert (BBQ + pâtisserie).
2ème RUN à 11h20. Rassurez-vous, l'heure passe presque trop vite !! Entre le debriefing, les rencontres sympas et les discussions qui vont avec, on est surpris quand c'est "déjà" à notre tour d'y retourner.
Le groupe des "débutants" est probablement le plus disparate avec "des premières roues" qui, à la limite, ne savent pas ce qu'est une trajectoire, et des "habitués" comme moi qui tournent autour de la minute 31 au tour. Entre les deux extrêmes il peut y avoir un différentiel de 30 voire 40 secondes, ce qui est énorme et qui génère parfois de l'impatience et des pertes de temps.
Comme on est censé dépasser uniquement en ligne droite, hum, ça vous nique un chrono grave comme dirait l'autre ...
Temps du 2ème run : 1.31'519. C'est bien mieux mais on est encore à 6 dixièmes de mon meilleur temps avec la Tiger. Je passe en "mode A" plus réactif, qui sait, ça aidera peut-être ...
Réhydratation et repos. Je discute avec un sympathique motard (N°70, Eric) domicilié à Bruxelles, travaillant à Anvers et d'origine française, des Hauts-de-France plus exactement.
Rudi PELLEGRINELLI, que je salue à nouveau au passage, arrive dans le parking et je remarque les beaux clignotants LED de sa splendide Tracer 900 GT night black ... Voilà un beau cadeau à se faire pour la fête des pères à retardement, n'est-il pas ?
On convient de s'appeler pour fixer un RDV afin que Jean-Louis jette un œil à ma machine avant le départ pour Prague ...
Quelques chiffres clés concernant le circuit ICI
12h40 : troisième et dernier run de la matinée.
Rien de particulier à signaler sauf que la confiance gagne et que la vitesse de pointe augmente dans les lignes droites : 190 dans la longue et 160 dans la plus courte avant le 5. Je plafonnais à 180 et 150-155 avec la Triumph.
Verdict : 1.31'297 si je ne m'abuse.
Il va falloir améliorer dans les virages !!!
Si je m'approche des 1.30'973 de 2017 Je suis relativement déçu car j'ai une machine autrement plus performante ... sur le papier, voyez ?
Par expérience (sauf une fois), j'ai remarqué que je n'améliorais pas l'après-midi, la faute à la digestion, la fatigue ou que sais-je encore ...
Je me faisais déjà une raison : pas d'amélioration du record personnel pour cette fois !
Pause de 13 h à 14 h : après avoir fait la file, on est revenu avec 3 sortes de viandes et des crudités, en veux-tu, en voilà !! Eric a offert les boissons.
J'ai moyennement apprécié le plat, je ne sais pas trop pourquoi, ça devait être bon mais je n'avais pas l'appétit habituel. Bizarre autant qu'étrange ...
Avant d'aller manger, on a vu qu'Eric justement avait fait le meilleur temps des "verts" (au dessus de la minute 30) et que j'étais 8ème sur la trentaine de chronos affichés.
A 13h30, ils ont publié les bans avec les changements de groupe, c'est-à-dire qu'en fonction des temps réalisés au matin, ils ont reformé les groupes pour tendre vers une plus grande homogénéité. En gros, au delà de 1.30 on restait vert, entre 1.30 et 1.20 on devenait jaune, entre 1.20 et 1.15 bleu et sous les 1.15, rouge ! C'est peut-être un peu différent lors des Event Days, ces chiffres concernant les trackdays en réalité.
Par exemple, une année, alors que les "premières roues" étaient innombrables lors d'une "Fédémot" (avec des customs et même des scooters !), je me suis retrouvé chez les bleus, à l'insu de mon plein gré bien entendu, car il fallait 35 pilotes par groupe maximum !!
Stephane MERTENS m'a avoué que les groupes les moins homogènes étaient les "extrêmes" (vert et rouge) mais qu'il était impossible d'en créer plus sauf à sacrifier le nombre de runs ou de les écourter, ce qui ne serait du goût de personne. Pour les "perfectionnistes", il y a les stages d'un ou deux jours avec coaching personnalisé. Xavier C. a participé à l'un d'eux (trois) : s'il pouvait nous donner un retour de cette expérience, ce serait bien sympathique ...
Ici on a "récupéré" sept ou huit pilotes venant de catégories supérieures (jaune, bleu et même un rouge je crois, le nr 132 (?)) et 5 ou 6 de chez nous sont partis chez les plus rapides.
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4ème run à 15h00 !!
Il y avait un grand écran sur le parking ce qui nous a permis de suivre le Moto GP d'Assen dans son intégralité. Yamaha Day avec victoire Yamaha et 3 motos dans le top 5 avec VIÑALES en 1, QUARTARARO en 3 et MORBIDELLI en 5 : well done, comme on dit dans ces cas-là !
Notre run a commencé en retard, la faute à une trainée d'huile à la sortie du virage N°5 consécutive, d'après les bruits de paddock, à une chute sans gravité pour un pilote du groupe bleu. Les "jaunes" ont loupé leur run, le temps qu'on nettoie la piste.
Quelques pilotes avaient une Go Pro ® fixée à leur casque et le 17, encore un très sympa jeune motard, Johann, m'a proposé de partir devant lui pour qu'il me filme mais si on roulait dans les mêmes temps au début, il a nettement amélioré les siens au fur et à mesure, descendant dans les 1.27. Du coup, je ne voulais pas le ralentir et/ou me mettre la pression. Il est donc parti devant. Je pense être descendu dans les 1.30' mais je n'en ai pas la certitude ... Fatigué j'étais :-)
A noter, entre charentaise, qu'à Beuvardes, la Go Pro est I-N-T-E-R-D-I-T-E sur le casque. Cela dit, je ne sais pas si c'est systématique ou si ça ne concerne que notre journée de "Remise en Forme".
16h20 et avant dernier run.
J'ai besoin de me remotiver et c'est Eric qui joue les coachs !
Je clipse tout, je mets les bouchons, le casque HJC, les gants et me présente pour le 5ème départ.
C'est une idée ou bien il y a moins de motos sur la piste ? En tout cas, il est plus facile d'avoir des tours "clairs" comme on dit.
Sauf un "gars" sur une YAMAHA R3 je pense qui plafonne en ligne droite mais qui est diablement efficace en virage ...
Il me fait l'intérieur une fois ici, deux fois là, trois fois ailleurs et, là, je pousse une gueulante au sortir du virage 5 pour lui signifier que, sauf erreur, il en fait un peu trop, voyez ?
On refait un tour et ne voilà-t-il pas qu'il me refait le coup, au même endroit, alors que j'étais moi-même hors trajectoire idéale, en train de doubler 1 ou 2 motards ! Comme il sort plus large que moi et qu'il est gêné par un concurrent plus lent juste devant lui, je remets gros gaz et les dépasse à droite tous les deux pour plonger dans le "cork screw".
Et là, pour qu'il ne me revienne pas dessus une énième fois, je continue bille en tête, katana au clair et le couteau suisse entre les dents, pour tous les virages qui suivent avec un 200 km/heure au compteur dans la ligne droite avant de couper pour le "triple gauche", Surtees, Anderson et Findlay.
Là aussi le run a été écourté à cause d'un gars qui était sorti au virage 8 ou 9 parait-il : perso je n'ai rien vu ! Il m'avait plutôt semblé voir une moto jaune dans les graviers après le virage 2 ... L'ambulance était de sortie en tout cas. Une nouveauté par rapport aux années précédentes : après une chute, si anodine soit-elle, le pilote doit IMPÉRATIVEMENT passer par le centre médical. C'est une bonne chose !
Encore un soda caféiné pour rester "aware".
17h15 : Paul, le G.O. d'Europamoto, sur la route du retour du voyage en Corse, m'appelle et me demande si je suis toujours à Mettet. Il n'en est pas très loin mais il n'a pas le temps d'attendre que je finisse mes runs ...
"On se rappelle !" "Ok, Paul, à bientôt !!"
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17h40 : dernier run. Celui qu'il faut éviter dit-on ...
Je me présente au portique d'accès.
Un moniteur se dirige vers moi, l'index pointé en ma direction, pour me dire que j'avais effectué des dépassements dangereux.
En fait, le gars en R3 (?) qui s'amusait à faire les intérieurs et que j'ai passé "por fuera" ... c'était un mono, le néerlandophone, Wim je crois.
Honnêtement, je pense qu'il est au moins aussi responsable que moi de ce qui est arrivé, même si en fait, il n'est rien arrivé, voyez ?
Un fait de course comme des tas d'autres ;-) D'ailleurs les commissaires n'ont pas brandi le drapeau noir avec le 26 que je sache !
Dernier run et encore moins de "chicanes" sur les trajectoires et des tours en solitaire. A un moment, on se sent dans une espèce d'état second ou de grâce si vous préférez, où l'on fait entièrement corps avec la machine et tout semble plus facile et coule de source.
Écourté de 5 minutes pour la "family parade", ce 6ème run est venu ponctuer parfaitement la journée avec ce chrono de 1.29'310 soit presque une seconde 7 dixièmes de mieux qu'avec Blanchette ...
Il fallait ça pour ... me motiver et que j'y revienne une prochaine fois pour faire mieux encore ;-)
Qui sait, peut-être commencerai-je alors avec les jaunes ?
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Il ne restait plus qu'à saluer les uns et les autres, Eric, Johann et sa copine qui rôdaient autour de la "Baraque à photos" de Marc BOSSIROY (lien vers les galeries-photos, voir Yamaha Day 30/06/2019) et de rentrer peinard à la maison.
A hauteur de Gerpinnes, 3 gouttes de pluie sont tombées : pour éviter la précipitation, je me suis dépêché ;-)
Rendez-vous l'année prochaine ou plus tôt peut-être, en fin de saison par exemple !
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Voici les quelques photos que j'ai ramenées de l'évènement.
La dernière m'a été envoyée par l'ami Claude N. via Fb et est extraite d'un album réalisé par Objectif-Moto. L'album se trouve sur leur page Facebook.
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Post-scriptum : juste un mot concernant les "NIKEN".
Sans connaître les aptitudes des pilotes qui les chevauchaient, et pour en avoir suivi une, il semble que l'efficacité dans les virages soit au top.
En effet, autant le gars semblait rouler "normalement ailleurs", voire moins vite que ma GT qui est plus légère de 50 kilos faut-il le rappeler, autant il ouvrait en grand bien avant l'entrée du virage en me prenant quelques longueurs.
Bien menée, elle doit aller beaucoup plus vite encore ;-)
Après, c'est souvent le pilote qui fait la différence, quelle que soit la technologie embarquée, n'est-ce pas ?
Et un mot aussi pour le HJC Rpha70 : impeccable, franchement !
Finalement la taille ajustée au plus près convient très bien pour ce genre d'exercice car jamais il n'a flotté comme flottait parfois le Shoei peut-être un peu trop large, lui !
Bonne aération aussi même si dès que le drapeau à damiers était brandi, je relevais la visière : c'est qu'il faisait chaud et que l'exercice donne chaud aussi ! Bon confort et pas bruyant pour un sou alors que la bulle de la GT était en position basse. Vraiment très satisfait de cet achat.
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Et voici, en point d'orgue, de Barbarie ou d'ailleurs, toutes les photos que j'ai commandées chez Marc BOSSIROY pour marquer l'évènement.
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Alain Vanderbenden (mardi, 02 juillet 2019 09:02)
Quelle motivation ! C’est génial Alberto.
Alberto (mardi, 02 juillet 2019 11:40)
Merci Alain. En plus, maintenant je sais où je peux améliorer : dans tous les virages en fait !!
speed (mardi, 02 juillet 2019 13:28)
Ne pas pouvoir dépasser dans les virages ? C'est quoi ce bordel.
Le seul endroit où un bon motard fait la différence même avec peu de cv...
Alberto (mardi, 02 juillet 2019 15:42)
Bon, c'était strictement interdit dans le virage nr 9 et "toléré" ailleurs tout en n'oubliant pas que ça s'adresse à des débutants et que l'esprit de compétition c'est pour les bleus et les rouges.